Pour mon premier accouchement je n’avais pas rédigé de projet de naissance.
J’en avais entendu parler, j’avais même trouvé des exemples sur internet mais ils ne me correspondaient pas.
Tout ce que j’avais pu lire en cherchant “projet de naissance” sur les moteurs de recherche, c’était des listes énumérant ce que leurs auteurs refusaient au cours de leur accouchement. Les exemples proposés avaient souvent été rédigés par des futures parents qui désiraient un accouchement des plus naturels (pas de péridurale, pas de position imposée, ne pas couper le cordon…), et leur projet de naissance me donnait l’impression d’être là pour mettre à distance le personnel médical.
Je ne savais pas quoi mettre dans cette lettre. Bien-sûr je ne désirais pas un accouchement tellement médicalisé que je ne le vivrais pas, mais je ne voyais pas non plus l’intérêt de trop souffrir et voulais donc une péridurale. Je ne voulais qu’on laisse l’accouchement se dérouler le plus “naturellement” possible, mais tout est relatif car par cela j’entendais : “Mais si ça se passe mal, vous intervenez vite, hein ?”.
Alors je n’ai pas rédigé de projet de naissance.
Pendant ma deuxième grossesse, j’ai lu un article qui incitait les couples à rédiger un projet de naissance positif.
Au lieu de faire un inventaire de ce que l’on refuse, pourquoi ne pas évoquer plutôt ce que l’on désire pour cet accouchement à venir ?
L’idée m’inspirait bien plus !
Je me suis alors penchée sur mes souvenirs de mon premier accouchement et me suis demandée ce que j’aurais aimé y changer, mais aussi ce que je voulais revivre de la même manière (pensée positive !) et j’ai couché cela sur le papier.
Ce petit papier était dans mon dossier médical, mais je ne l’ai pas brandi à la sage-femme à mon arrivée dans la salle d’accouchement comme s’il s’agissait d’un contrat dont elle allait devoir respecter toutes les closes ! En fait je ne l’ai même pas sorti… Je savais qu’il était à sa portée, au tout début de mon dossier, et qu’elle pouvait le lire si elle le voulait.
Je ne sais pas si elle l’a lu, mais qu’importe, car coucher mes idées sur le papier m’avait aidé à les organiser… et à m’en souvenir le jour J ! Oui parce qu’on n’est pas toujours au mieux de sa forme à ce moment-là. En arrivant en salle d’accouchement, j’ai donc posé LA question qui me taraudait : la sage-femme allait-elle rester avec moi pendant la pose de la péridurale ?J’ai vu son air surpris lorsqu’elle m’a demandé si la pose de la péridurale s’était mal passée la première fois. Je lui ai donc répondu : “Non, au contraire ça s’est extrêmement bien passé. Une sage-femme m’avait aidée à me concentrer sur ma respiration et je n’ai absolument rien senti. J’aimerais revivre les choses de la même manière.” Là j’ai bien senti qu’elle n’était pas habituée à ce qu’une patiente soit contente ! J’ai eu l’impression qu’elle appréciait que je lui demande de l’aide (peut-être que beaucoup de femmes préfèrent que leur mari soit là, moi je préfère être entourée de professionnels qui ont l’habitude) et je la remercie d’avoir fait en sorte que je sois bien accompagnée (par elle et par une infirmière) même si le service était débordé à ce moment-là !
Rédiger ce projet de naissance m’a donc permis d’être au clair avec moi-même et de pouvoir mieux prendre les décisions avec l’équipe médicale. Mais ça a été aussi l’occasion de reparler du premier accouchement avec le Papa et de lui demander comment il l’avait vécu. Mettre les choses sur le papier m’a encouragé à communiquer avec toutes les personnes qui m’entouraient, et finalement c’est certainement ce qui m’avait manqué la première fois, je n’avais pas toujours osé poser les questions ou dire au papa ce que j’attendais de lui.Pour les “primi”, ça n’est pas simple d’avoir le recul, mais ça peut être l’occasion d’échanger avec les copines et de les pousser à parler de ce qu’elles ont apprécié lors de leurs accouchements
(parce qu’on a tendance à beaucoup parler de la douleur et des quacks !).
Mes conseils pour rédiger son projet de naissance :
- Mentionner les actes que l’on refuse s’il y en a, mais ne pas se limiter à ça.
- Définir la place du personnel médical. On peut très bien vouloir beaucoup d’intimité pour ce moment et décider que l’on ne veut pas que le personnel vienne trop souvent. Au contraire, on peut avoir besoin d’un soutien de la part des professionnels qui vivent des accouchements tous les jours, et vouloir les avoir auprès de soi souvent de manière à tirer profit de leur expérience.
- Définir la place du papa avec lui. S’il n’a pas envie de couper le cordon, autant le savoir. Et autant qu’il sache si vous voulez qu’il soit là tout le temps ou au contraire si vous avez besoin “d’un peu d’air”.
Bien-sûr, rien n’est définitif. On peut très bien changer d’avis en cours de route, en fonction de qui se passe pendant l’accouchement. Par exemple on a tout à fait le droit de ne pas vouloir de péridurale et finalement changer d’avis face à la douleur (enfin à condition de ne pas avoir zappé le rendez-vous avec l’anesthésiste !). On peut aussi avoir dit à Chéri qu’on voulait une ambiance feutrée, avec une petite musique douce et des mots d’amour, et finir le travail en lui broyant la main tout en lui balançant des insultes (La main de Papa à Dada va très bien, merci pour lui !).
Finalement c’est au cours de l’accouchement que les choses se définiront, et tout dépendra des personnes présentent, mais aussi beaucoup de la nature !
Et vous, vous avez rédigé un projet de naissance ? Plutôt positif ? Qu’est-ce que ça vous a apporté ?
31/03/2015 à 16:32
Je n'avais pas rédigé de projet de naissance tout simplement parce que je m'aventurais dans l'inconnu le plus total… Pour un deuxième accouchement, c'est une excellente idée pour vivre au mieux ce grand moment!
31/03/2015 à 17:15
Comme tu dis, la première fois c'est l'aventure… Mais je regrette de ne pas avoir consacré plus de temps à définir ce que je voulais la première fois car au final il y a eu des malentendu entre l'équipe et moi (même s'ils ont été formidables !)
Je pense que ce projet de naissance m'a aidé pour mon deuxième accouchement (même si clairement la nature m'a aussi bien aidée la deuxième fois, mais c'est une autre histoire !)
31/03/2015 à 18:35
J'avais entendu parler des projets de naissance et songé à en écrire un mais j'ai une sœur sage-femme et elle me disait que les projets de naissance étaient parfois mal vécus par l'équipe médicale qui se sentait "rabaissée" et souvent impossibles à réaliser étant donné un certain nombre de procédures imposées par l'hôpital. Comme elle m'avait dit qu'on essaierait quand même de répondre au mieux à mes désirs tels que je les exprimerais, je m'étais dit que je verrais sur place. Surtout qu'effectivement, c'était un peu la plongée dans l'inconnu.
Maintenant, je sais ce que j'ai aimé et ce que j'ai moins aimé et ça pourrait être une bonne idée de mettre tout ça au clair dans un projet pour une (prochaine) naissance. Cette idée de projet de naissance positif, qui n'aurait pas pour but de brider l'équipe médicale mais de la guider sur nos préférences dans la mesure du possible, me paraît très bonne. Ça peut être un bon compromis entre se prétendre plus pro que les pro et subir complètement son accouchement 🙂
02/04/2015 à 17:39
Je comprends la vision de l'équipe médicale rapportée par ta sœur. C'est ce qui me gênait dans la plupart des projets que j'avais lus. Je me demandais pourquoi accoucher à l'hôpital si l'on refuse toute intervention médicale (bon, ok, facile à dire parfois on n'a juste pas le choix).
Finalement la seule chose que je regrette dans mon premier accouchement c'est de ne pas avoir rédigé de projet. Car sur le coup je n'ai pas su formuler mes demandes, l'équipe a été très discrète alors que j'aurais aimé qu'on me donne plein de conseils. Mais on est d'accord que sans recul, c'est très difficile de savoir ce que l'on veut !
29/08/2020 à 10:41
[…] envisageons pour que cet accouchement se passe mieux que le premier. Dans mon dossier se cachait mon projet de naissance. Je ne l’ai pas sorti, mais l’avoir rédigé m’avait aidée à avoir les idées […]